Dans la vie, les relations humaines sont parfois compliquées. Surtout lorsqu’il s’agit de gérer une relation avec une personne atteinte de troubles bipolaires. Cette maladie, souvent mal comprise ou stigmatisée, peut engendrer des situations difficiles, voire insoutenables pour l’entourage proche. Dans certains cas, la décision de couper les ponts peut émerger comme un choix déchirant, mais parfois nécessaire. A travers cet article, nous essaierons de vous éclairer sur cette question complexe, sans jugement ni stigmatisation. Parce que chaque situation est unique, et que l’important est avant tout le bien-être de chacun.
Qu’est-ce que le trouble bipolaire ?
Lorsqu’on évoque la bipolarité, on parle d’une maladie psychiatrique marquée par des variations extrêmes de l’humeur. La personne atteinte de ce trouble passe par des phases d’excitation ou manie, et des phases de dépression. Ce basculement soudain entre deux états émotionnels opposés peut être déroutant et source de tensions.
Il est important de mentionner que les symptômes de la bipolarité peuvent varier d’une personne à l’autre. Certains individus peuvent présenter un état stable pendant de longues périodes, tandis que d’autres peuvent connaître des changements d’humeur fréquents ou sévères. Dans tous les cas, cette maladie nécessite un suivi médical rigoureux et une prise en charge adaptée.
Le respect et la compréhension sont essentiels lorsqu’on parle de bipolarité. Pour éviter des faux pas courants des bipolaire menteurs ou manipulateurs, ne manquez pas notre liste des 10 choses à ne pas dire à un bipolaire.
Est ce que je suis bipolaire si j’ai des périodes de déprimes ?
La bipolarité ne doit pas être extrapolée dès lors que vous avez des symptômes similaires que la bipolarité. Tout le monde a le droit à une petite déprime (ou une grosse d’ailleurs). La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille et beaucoup d’éléments peuvent causer une déprime :
- Une rupture amoureuse
- La perte d’un proche
- La perte de son travail
- Le temps, comme la période de l’automne
- etc…
Il est nécessaire d’approfondir le sujet de la déprime. D’abord en vous concentrant sur vous même pour savoir d’où peut venir le problème puis, dans un second temps, si vous ne trouvez pas la réponse, d’aller voir un professionnel de santé. Lui seul pourra diagnostiquer si oui ou non vous êtes atteint de bipolarité. Rassurez vous, les bipolaires représentent une faible partie de la population, il sera quand même statistiquement peu probable que vous soyez atteint. On parle d’une personne sur 150 en moyenne.
Comment sortir de la dépression ?
La dépression peut être vue à plusieurs niveaux. Si celle-ci est passagère, en relation avec un événement particulier, il faut alors prendre le devant et ne pas laisser faire le temps. L’inaction est le premier défaut lorsque les personnes entrent en dépression. Il faut avoir l’énergie pour entreprendre ou faire. Que ce soit des rencontres, du sport, une activité ludique, un changement dans sa vie, quelque chose qui permettra alors au cerveau de palier à cette dépression passagère. C’est la clé, rester actif, mobile, toujours en mouvement, avoir des projets ou des objectifs et ne pas rester dans le laisser aller.
La déprime plus profonde, qui cette fois peut parvenir à n’importe quel moment et surtout, sans raison, doit être prise au sérieux. En effet, si certaine personne déprime de manière profonde alors qu’il n’y a pas d’élément déclencheur qualifié ou quantifié, il va être nécessaire de se rapprocher à un professionnel dans un centre spécialisé. Eux pourront alors diagnostiquer la source du problème et traiter ensuite efficacement la cause. Les traitements médicaux comme le Brintellix ou autres seront alors personnalisés tout comme l’approche et le suivi. C’est le meilleur moyen, en France en tout cas, de sortir de ces profondes dépressions qui peuvent conduire à d’autres idées plus noires.
Les bipolaires et la famille : une relation saine pas toujours évidente
Si vous avez un membre de votre famille ou un proche atteint de bipolarité, vous savez sans doute à quel point il peut être difficile de maintenir une relation saine et équilibrée, c’est l’angoisse pour tout le monde. Le comportement imprévisible de la personne bipolaire, en phase maniaque ou dépressive, peut générer beaucoup de stress et d’incompréhension pour son entourage.
Par exemple, une mère bipolaire peut passer d’une affection débordante envers ses enfants à une totale indifférence. Cette instabilité émotionnelle, difficile à vivre pour un enfant, peut générer des problèmes relationnels et psychologiques à long terme.
Deux témoignages sur la vie de famille très intéressant :
Le choix de couper les ponts avec un bipolaire : quand et pourquoi ?
Faire le choix de couper les ponts avec une personne bipolaire n’est jamais une décision facile à prendre. Cela peut être envisagé lorsque la relation devient trop toxique, ou lorsque la personne atteinte du trouble ne reconnaît pas sa maladie et refuse de se faire aider.
Cette décision peut également être motivée par le besoin de se protéger émotionnellement et psychologiquement. Certains proches peuvent en effet être particulièrement affectés par le comportement du bipolaire, et ressentir le besoin de prendre de la distance pour préserver leur propre santé mentale. Avant de passer à la solution ultime de couper les ponts avec un bipolaire, nous avons constitué un ensemble de questions à se poser avant de commettre cet acte de cesser les relations. On peut les synthétiser ainsi :
Question | Ai-je bien compris la nature du trouble bipolaire ? |
Précision | Est ce que j’ai pris le temps de m’informer pour comprendre les réactions de la personne proche ou non ? |
Question | Ai-je consulté un professionnel de la santé mentale ? |
Précision | Est ce que j’ai aidé la personne à contacter les bons soins au niveau du personnel médical ? |
Question | Quel est l’impact de cette relation sur mon bien-être émotionnel et mental ? |
Précision | Est ce que la relation qui me lie avec mon proche bipolaire impacte trop négativement mon quotidien ? |
Question | Ai-je tenté de mettre en place des limites saines et de communiquer mes besoins clairement ? |
Précision | Est ce que j’ai mis en place les barrières qui me permettraient de dire que j’ai mis en place des actions pour tenter d’installer un équilibre avec cette personne ? |
Question | La personne concernée est-elle réceptive aux efforts pour améliorer la relation ? |
Précision | Est ce que la personne a donné des signes qui laisseraient envisager une tentative pour que la relation aille mieux ? |
Question | Ai-je épuisé toutes les autres options avant de décider de couper les ponts ? |
Précision | Est ce que j’ai pensé à toutes les solutions possibles avant de couper les ponts, n’y a t’il pas d’autres issues, d’autres idées, d’autres solutions ? |
Question | Comment cette décision affectera-t-elle notre entourage commun (famille, amis, etc.) ? |
Précision | Est ce que la personne bipolaire dont je souhaite couper les ponts est en contact avec d’autres de mes proches ? Comment les relations vont alors se passer entre tout le monde ? |
Question | Suis-je prêt(e) à gérer les conséquences émotionnelles de cette décision ? |
Précision | Est ce que j’ai suffisamment de force pour gérer cette situation ? |
Question | Ai-je recherché du soutien pour moi-même pendant ce processus ? |
Précision | Est ce que j’ai cherché à me faire aider de mon côté pour tenter de mieux gérer la situation ? |
Question | Est-ce que ma décision est basée sur des moments difficiles temporaires ou sur un schéma récurrent ? |
Précision | Est ce que ma décision est prise de manière réfléchie ou à chaud à la suite d’une dispute ou autres conflits ? |
Essayez de répondre aux différentes questions. Cela vous aider à synthétiser si oui ou non l’issue de clore la relation avec votre proche bipolaire est une bonne idée.
Le soutien d’un professionnel de la santé mentale
Avant de prendre une décision aussi radicale que celle de couper les ponts, il peut être utile de demander l’avis d’un professionnel de la santé mentale. Un psychothérapeute pourra vous aider à mieux comprendre la maladie de votre proche, et à trouver des solutions pour gérer la situation de la manière la plus saine possible. Le bien-être de chacun est important dans ce genre de situation compliquée.
Il est également important de rappeler que si la personne bipolaire est un adulte, elle a le droit de refuser une aide ou un traitement. Dans ce cas, le soutien d’un professionnel peut être d’une grande aide pour vous aider à gérer vos propres émotions et à prendre les bonnes décisions.
Comment vivre en couple avec une personne bipolaire ?
Quelles stratégies peuvent aider à mener une vie de couple sereine avec un bipolaire ?
Avant d’envisager de couper les ponts, il existe plusieurs stratégies qui peuvent aider à mener une vie de couple plus sereine avec une personne bipolaire. L’une des clés est d’encourager le partenaire bipolaire à suivre rigoureusement son traitement médical pour stabiliser son humeur. Il est également crucial d’établir une routine stable et prévisible, car les personnes bipolaires bénéficient généralement d’une structure dans leur vie quotidienne. La pratique de l’auto-soin est essentielle pour les deux partenaires : le conjoint non-bipolaire doit veiller à prendre soin de sa propre santé mentale et physique, tandis que la personne bipolaire doit apprendre à reconnaître les signes précurseurs d’une phase maniaque ou dépressive et à les gérer de manière proactive.
Comment communiquer efficacement avec un partenaire atteint de trouble bipolaire ?
La communication est un élément crucial dans toute relation, mais elle revêt une importance particulière lorsqu’on vit avec une personne bipolaire. Il est important d’apprendre à communiquer de manière claire, calme et sans jugement, même lorsque le partenaire bipolaire traverse une phase difficile. Évitez les accusations et concentrez-vous sur l’expression de vos propres sentiments et besoins. Il peut être utile d’établir des « règles de base » pour la communication pendant les périodes de stabilité, qui peuvent être appliquées lors des phases plus difficiles. N’hésitez pas à faire des pauses dans la communication si les émotions deviennent trop intenses, et reprenez la discussion une fois que le calme est revenu.
Quelles ressources sont disponibles pour soutenir les couples confrontés à la bipolarité ?
Les couples confrontés à la bipolarité ne sont pas seuls dans leur lutte. De nombreuses ressources sont disponibles pour les soutenir. La thérapie de couple spécialisée dans les troubles de l’humeur peut être extrêmement bénéfique, offrant des outils pour gérer les défis spécifiques liés à la vie avec une personne bipolaire. Les groupes de soutien pour les proches de personnes bipolaires peuvent également être une source précieuse de compréhension et de conseils pratiques. Des organisations comme l’UNAFAM en France proposent des ressources éducatives et un soutien pour les familles touchées par les troubles psychiques. Il existe également de nombreux livres et ressources en ligne dédiés à la gestion de la bipolarité dans le contexte d’une relation amoureuse.
Deux reportages intéressants sur la vie de couple :
Vivre après la rupture en couple : rebondir et aller de l’avant
Si vous avez fait le choix difficile de couper les ponts avec un proche bipolaire, il est important de ne pas vous enfermer dans la culpabilité ou le regret. Vous avez pris cette décision pour votre propre bien-être, et c’est ce qui compte le plus.
Après cette rupture, il est essentiel de prendre soin de vous, de chercher du soutien auprès de votre famille ou de vos amis, ou encore d’un professionnel de santé mentale. Vous avez le droit de ressentir de la tristesse, de la colère ou de l’incompréhension face à cette situation. Mais gardez à l’esprit que vous avez également le droit de vous protéger, et de choisir de vivre une vie plus sereine, loin des montagnes russes émotionnelles de la bipolarité. Pour aller de l’avant, voici 5 conseils pour rebondir et vous reconstruire :
- Chercher du soutien émotionnel : plutôt que d’être avec des personnes toxiques, investissez votre temps avec des personnes bienveillantes !
- Prendre soin de sa santé physique : alimentation équilibrée et activité physique sont deux remèdes qui vont vous faire du bien psychologiquement !
- Redécouvrir et développer ses intérêts personnels : vous avez des hobbies, des passions explorées ou encore inexplorées ? C’est le moment de s’y investir !
- Établir des limites saines : apprenez à bâtir des limites pour vos prochaines relations, n’attendez pas de vous laisser envahir pour de nouveau avoir des problématiques au niveau émotionnel
- Pratiquer l’auto-compassion et la patience : la guérison prend du temps, vous n’irez pas mieux du jour au lendemain, acceptez donc de petites victoires, chaque jour doit compter dans votre guérison à long terme.
La gestion des limites avec une personne bipolaire
S’engager dans une relation avec une personne bipolaire nécessite une gestion habile des limites. Face à l’instabilité émotionnelle caractéristique de ce trouble, il est crucial d’établir des frontières claires pour préserver son équilibre personnel comme dit auparavant. C’est une démarche complexe qui demande patience et compréhension.
Au cours de la phase maniaque, la personne bipolaire peut avoir des comportements excessifs ou impulsifs qui peuvent générer des situations conflictuelles. Pendant la phase dépressive, elle peut se montrer distante, indifférente et même hostile. Dans ces deux cas, le respect des limites préalablement établies peut aider à maintenir une certaine stabilité dans la relation.
Il est important de se rappeler que les limites ne sont pas une punition ou un moyen de contrôler la personne bipolaire. Elles constituent plutôt des repères indispensables pour une coexistence harmonieuse. L’établissement de ces limites peut être guidé par un professionnel de la santé mentale qui possède l’expérience nécessaire pour naviguer dans les complexités de ce trouble.
Accepter la maladie : un pas vers une meilleure gestion
Accepter que votre proche souffre d’un trouble bipolaire peut être un défi. Cette acceptation est pourtant une étape cruciale vers une meilleure gestion de la relation. Elle permet de comprendre que les comportements déroutants et parfois blessants ne sont pas volontaires, mais bien la conséquence de la maladie.
Cette prise de conscience peut aider à déculpabiliser et à gérer plus sainement la relation. Il est toutefois nécessaire de se rappeler qu’accepter la maladie ne signifie pas tolérer tout comportement. Il est possible et légitime de se protéger si la relation devient trop toxique.
Pour aider dans cette démarche, des groupes de soutien, des thérapies en ligne ou des thérapeutes spécialisés peuvent être d’un grand secours. Ils fournissent un espace sécurisé pour exprimer ses émotions, partager ses expériences et trouver des réponses à ses questions.
Un choix difficile
La relation avec une personne atteinte de troubles bipolaires peut s’avérer complexe et éprouvante. Dans certains cas, la décision de couper les ponts peut sembler être la seule issue pour préserver son propre bien-être. Mais avant d’en arriver à cette extrémité, il est important de chercher à comprendre la maladie, à établir des limites claires et à accepter la situation.
Cette démarche peut nécessiter l’aide d’un professionnel de la santé mentale. Il peut fournir des outils précieux pour naviguer dans les complexités de la bipolarité et offrir un espace de parole sécurisé pour exprimer ses émotions et ses préoccupations.
Quel que soit le choix que vous faites, gardez à l’esprit que votre bien-être est primordial. Que vous décidiez de maintenir la relation ou de couper les ponts, l’important est de prendre soin de vous et de respecter vos propres limites. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision, mais seulement celle qui vous convient le mieux.