La vie quotidienne peut être un défi pour de nombreuses personnes atteintes d’un trouble bipolaire, et la question de savoir si elles peuvent vivre seules soulève plusieurs préoccupations. Dans cet article, nous allons explorer les différents aspects de cette question en examinant les avantages et les défis potentiels pour une personne atteinte de trouble bipolaire qui envisage de vivre seule.
Les adaptations nécessaires au quotidien
Vivre seul avec un trouble bipolaire peut nécessiter certaines adaptations spécifiques afin d’assurer une gestion efficace de l’état de santé mentale de la personne concernée. Ces adaptations peuvent inclure :
- La mise en place d’un plan de traitement et de suivi régulier avec un professionnel de santé (par exemple, une consultation médicale régulière pour ajuster le traitement médicamenteux).
- Le recours à des outils d’auto-surveillance pour suivre l’évolution de l’humeur et repérer rapidement toute instabilité émotionnelle.
- La création d’un réseau de soutien composé d’amis, de la famille et / ou de professionnels de santé pour offrir une écoute attentive et un soutien pratique.
Si vous vous demandez comment aborder et soutenir une personne atteinte de troubles bipolaires, il est tout aussi crucial de savoir ce qu’il ne faut pas leur dire. Lisez notre dernier article sur les 10 choses à ne pas dire à un bipolaire pour mieux comprendre et éviter des erreurs courantes.
Maintenir un rythme de vie stable
Il est essentiel pour les personnes atteintes de trouble bipolaire d’avoir un mode de vie régulier pour contribuer à la stabilisation de leur humeur. Cela comprend :
- Avoir des horaires de sommeil réguliers, en se réveillant et en se couchant à la même heure chaque jour.
- Prendre les repas à des heures fixes.
- Faire une activité physique modérée chaque jour.
- Planifier des activités sociales pour maintenir un équilibre entre solitude et interactions sociales
Gestion des relations interpersonnelles
Dans certains cas, vivre seul peut être bénéfique pour les personnes atteintes de trouble bipolaire. En effet, cela leur permet de mieux gérer certaines situations difficiles :
- L’autonomie dans la gestion des symptômes : sans colocataire ou partenaire qui puisse potentiellement faire « pression » ou exprimer son inquiétude, la personne bipolaire apprend à connaître ses propres limites et à repérer les signes précurseurs d’un épisode maniaque ou dépressif. Ceci contribue à renforcer l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnelle.
- La maîtrise de l’environnement personnel : lorsqu’on vit seul, on est libre de créer l’espace qui nous convient le mieux pour prendre soin de notre santé mentale, sans devoir composer avec les goûts et les contraintes d’un colocataire ou d’un partenaire.
Nécessité d’un réseau de soutien
Même si ces avantages sont non négligeables, une personne atteinte de trouble bipolaire ne doit pas se couper complètement du monde extérieur et a besoin de constituer un réseau de soutien. Un équilibre doit être trouvé entre autonomie dans la gestion des symptômes et interactions sociales enrichissantes.
Les risques de vivre seul avec un trouble bipolaire
Toutefois, il existe certains défis et risques qui peuvent survenir lorsqu’une personne atteinte de trouble bipolaire vit seule :
- L’isolement social : Le manque d’interactions quotidiennes peut aggraver les symptômes dépressifs et accroître le sentiment de solitude.
- Une surveillance médicale moins robuste : Les personnes qui vivent seules ne peuvent pas forcément compter sur l’aide d’un colocataire ou d’un partenaire pour repérer les signes d’un épisode maniaque ou dépressif et d’éventuelles complications liées au traitement médicamenteux. Idéalement, des visites régulières chez un professionnel de santé devraient compenser cette absence de vigilance quotidienne.
- La prise en charge des responsabilités domestiques : La gestion des tâches ménagères, des finances personnelles et des autres aspects de la vie quotidienne sans aide peut être difficile, surtout pendant les périodes de manie ou de dépression. Il est donc possible que certaines responsabilités soient temporairement négligées.
Le rôle des aidants naturels
Dans certains cas, la présence d’un aidant naturel (membre de la famille, ami proche ou partenaire) peut s’avérer bénéfique pour une personne atteinte de trouble bipolaire vivant seule. Les aidants naturels peuvent fournir un soutien émotionnel et instrumental pendant les épisodes maniaques ou dépressifs, en apportant une aide pratique (par exemple, réaliser des courses alimentaires), assurer un suivi médical ou intervenir en cas de comportements potentiellement à risque.
Ils sont souvent les premières personnes à détecter les signes d’un épisode maniaque ou dépressif chez la personne qu’ils accompagnent. Ils peuvent ainsi l’inciter à consulter son médecin pour prévenir ou traiter tout dérèglement de l’humeur.
Dans la mesure où ils ont été formés aux techniques spécifiques de communication et de résolution de problèmes propres au trouble bipolaire, les aidants naturels peuvent contribuer à améliorer le fonctionnement quotidien et général de la personne concernée.
Il n’existe pas de réponse unique à la question « Un bipolaire peut-il vivre seul ? ». Chaque individu est différent, et certaines personnes atteintes de trouble bipolaire parviendront à vivre seules avec succès en mettant en place des adaptations spécifiques et en sollicitant leur réseau de soutien.
D’autres préféreront compter sur la présence d’un colocataire ou d’un partenaire pour pallier aux défis liés à la gestion du trouble bipolaire. Dans tous les cas, une collaboration étroite avec un professionnel de santé est primordiale pour garantir une prise en charge optimale de cette condition.