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Déc 15, 2024

Comment aider un bipolaire dans le déni ?

Bipolaire adulte dans le déni

Table des matières

Comment aider un bipolaire dans le déni

Les troubles bipolaires représentent une pathologie psychiatrique complexe, qui affecte non seulement l’individu diagnostiqué, mais également son entourage familial et social. Lorsqu’une personne atteinte de troubles bipolaires est dans le déni de sa condition, l’intervention peut s’avérer particulièrement difficile. Cet article explore les stratégies pour soutenir et aider une personne bipolaire en état de déni, en tant que membre de la famille ou en tant qu’ami, tout en présentant les caractéristiques cliniques des troubles bipolaires.

Pourquoi les personnes bipolaires sont souvent dans le déni

Le déni est une réaction psychologique courante chez les personnes atteintes de troubles bipolaires ou de dépression. En raison des alternances entre épisodes maniaques et dépressifs, il est fréquent que l’individu ne reconnaisse pas la gravité de son état. Le déni peut servir de mécanisme de défense visant à protéger l’individu de la souffrance émotionnelle et de la peur associée au diagnostic. Par ailleurs, la stigmatisation sociale entourant la maladie mentale contribue à ce déni, en raison de la crainte d’être perçu différemment ou d’être étiqueté négativement.

Les épisodes de manie ou d’hypomanie sont souvent caractérisés par une énergie accrue, une intensité émotionnelle élevée et un état euphorique, ce qui amène fréquemment l’individu à croire que « tout va bien ». Ces phases sont souvent perçues comme des périodes de grande productivité et de satisfaction personnelle. Le contraste avec les épisodes dépressifs est tel que l’individu préfère se concentrer sur ces moments d’euphorie et nier l’existence des symptômes dépressifs, vécus souvent comme un échec.

De plus, le déni est renforcé par la difficulté d’accepter la nécessité d’un traitement psychiatrique, notamment les effets secondaires indésirables des psychotropes. Ces effets peuvent susciter une perception négative du traitement, amenant l’individu à croire que la thérapie médicamenteuse est plus nuisible que la maladie elle-même. Ainsi, l’acceptation des troubles bipolaires et la consultation d’un professionnel de la santé mentale peuvent être significativement retardées par ce refus d’admettre la réalité de la condition.

Comment aider un bipolaire dans le déni en tant que membre de la famille

Lorsqu’un membre de la famille est affecté par des troubles bipolaires et persiste dans le déni, cela peut être profondément perturbant pour l’entourage. Voici quelques conseils pour mieux accompagner une personne bipolaire en déni de sa maladie :

  • Adopter une écoute empathique : Il est crucial de ne pas culpabiliser la personne atteinte. Plutôt que de reprocher à l’individu son refus d’accepter son état, il est préférable d’adopter une posture d’écoute active et de chercher à comprendre son ressenti, sans la rendre coupable de sa condition.
  • Discuter des symptômes sans jugement : Échanger sur les manifestations des troubles bipolaires, qu’il s’agisse de l’énergie excessive observée lors des épisodes maniaques ou de la tristesse profonde pendant les épisodes dépressifs, peut permettre à l’individu de prendre conscience de ses comportements sans se sentir stigmatisé, et de mieux comprendre son état.
  • Encourager la consultation d’un professionnel : Il est essentiel d’inviter la personne à consulter un psychiatre ou un psychologue, tout en respectant son autonomie. Un diagnostic établi par un professionnel constitue la première étape vers une prise en charge adaptée.
  • Soutenir sans être intrusif : L’accompagnement doit se faire dans le respect de l’autonomie de la personne. Le soutien familial ne doit pas être perçu comme une imposition, mais plutôt comme une ressource disponible.

La famille joue un rôle fondamental dans le processus de soutien à la personne bipolaire, qui a été diagnostiquée avec cette maladie. Bien que la prise de conscience de la maladie puisse prendre du temps, il est essentiel de rester présent et de continuer à encourager des échanges constructifs et bienveillants.

Comment aider un bipolaire dans le déni en tant qu’ami

Pour un ami, il est également fondamental de comprendre que le déni fait partie intégrante de la pathologie bipolaire. Voici quelques approches pour apporter un soutien efficace :

  • Rester présent et à l’écoute : Il est primordial de montrer à la personne que vous êtes disponible pour elle, sans jugement, afin qu’elle se sente moins isolée et désemparée.
  • Éviter les remarques dévalorisantes : Des remarques telles que « tu exagères » ou « tu dois simplement te ressaisir » risquent d’aggraver la situation. Il est important de faire preuve de bienveillance et de ne pas minimiser la souffrance de la personne.
  • Favoriser des activités positives : Encourager la participation à des activités qui favorisent le bien-être, telles que des promenades en plein air ou des moments de relaxation, peut aider l’individu à maintenir une stabilité émotionnelle.
  • Soutenir la prise de médicaments : Si la personne suit un traitement pharmacologique, il est utile de l’encourager à respecter les recommandations médicales, sans toutefois exercer de pression. Les médicaments prescrits peuvent aider à stabiliser l’humeur, bien que les effets secondaires puissent être présents. Le rôle d’un ami est de soutenir et non de contrôler.

Le soutien amical peut jouer un rôle crucial dans l’acceptation et la gestion des troubles bipolaires. Les témoignages de proches ayant traversé des situations similaires peuvent également être très utiles. La patience et une approche empreinte de délicatesse sont essentielles pour aider la personne à faire face à son déni.

Comprendre les troubles bipolaires et leurs symptômes

Les troubles bipolaires se caractérisent par une alternance de phases maniaques et de phases dépressives, souvent appelés maniaco-dépression. Cette oscillation de l’humeur peut avoir des répercussions majeures sur la qualité de vie de l’individu. Voici un tableau récapitulatif des principaux symptômes associés aux troubles bipolaires :

Phase Maniaque Phase Dépressive
Euphorie et énergie intense Tristesse et perte d’intérêt, parfois accompagnée d’un sentiment de culpabilité intense
Activité excessive et compulsive Ralentissement psychomoteur
Diminution du besoin de sommeil Sentiments de culpabilité
Pensées éparses et désorganisées Pensées suicidaires ou dépressives

Les épisodes maniaques et dépressifs

Les épisodes maniaques sont caractérisés par une hyperactivité, une euphorie excessive et des comportements impulsifs, parfois hypomaniaques. Ces épisodes peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, et sont souvent marqués par une diminution du besoin de sommeil, une augmentation des activités à risque, et des comportements désinhibés.

En revanche, les épisodes dépressifs se manifestent par une tristesse profonde, une dépression, une perte d’estime de soi et, dans certains cas, des pensées suicidaires ou des tentatives de suicide. Ces périodes peuvent s’avérer extrêmement éprouvantes tant pour l’individu que pour son entourage.

Traitement et prise en charge

La prise en charge des troubles bipolaires requiert une approche thérapeutique intégrée, combinant pharmacothérapie, souvent prescrite pour stabiliser les symptômes, et psychothérapie. Les stabilisateurs de l’humeur, souvent prescrits par un psychiatre, jouent un rôle central dans la prévention des rechutes et la stabilisation de l’humeur. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), quant à elle, permet au patient de mieux appréhender sa condition, d’identifier les déclencheurs potentiels des épisodes et de développer des stratégies d’adaptation efficaces.

Quelques conseils pour accompagner une personne atteinte de troubles bipolaires :

  • Encourager la consultation régulière de professionnels de santé pour un suivi optimal et un ajustement des traitements.
  • Soutenir la personne dans l’adhésion à son traitement, qu’il soit médicamenteux ou psychothérapeutique.
  • Encourager l’adoption de pratiques favorisant la stabilité émotionnelle, telles que l’exercice physique régulier, une bonne hygiène de sommeil, et une alimentation équilibrée.

Les troubles bipolaires peuvent être efficacement pris en charge avec une combinaison appropriée de traitements et un soutien constant de la part de l’entourage et des professionnels de la santé. La bipolarité est une affection qui impacte l’ensemble des dimensions de la vie de la personne atteinte, et il est crucial de maintenir des échanges ouverts, de favoriser la consultation médicale, et de persévérer, même en présence de déni persistant. Ces efforts visent à aider la personne atteinte de cette pathologie à trouver un équilibre dans sa vie quotidienne.

Consultez d’ailleurs notre articles sur les choses à ne pas dire à un bipolaire.

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