Comprendre la bipolarité est un véritable défi pour ceux qui ne vivent pas cette maladie au quotidien. Pourtant, au cœur de cette complexité réside une personne qui, comme n’importe qui d’autre, mérite du respect, de la compassion et de l’empathie. Nous allons aborder le sujet délicat du langage approprié à utiliser lorsque l’on s’adresse à une personne atteinte de bipolarité.
Comprendre la bipolarité
Avant de plonger dans le vif du sujet, il est essentiel de comprendre ce qu’est la bipolarité et comment elle peut affecter la vie d’une personne. La bipolarité est un trouble de l’humeur caractérisé par des phases maniaques et dépressives qui alternent avec des périodes de stabilité. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, rendant le diagnostic un défi en soi.
« Ce n’est que de l’humeur »
Sous-estimer la gravité de la bipolarité est un comportement commun mais maladroit. La bipolarité n’est pas simplement une question d’humeur changeante. Il s’agit d’un trouble de l’humeur cliniquement reconnu, qui peut avoir des conséquences dévastatrices sur la vie de la personne qui en souffre.
« Tu as l’air normal »
Un autre commentaire souvent entendu est « Tu as l’air normal ». C’est une affirmation potentiellement blessante car elle suggère que la personne devrait pouvoir surmonter ses symptômes simplement parce qu’elle n’arbore pas de signes extérieurs évidents de sa maladie.
« Tout le monde a des hauts et des bas »
Il ne faut pas minimiser la maladie en disant « Tout le monde a des hauts et des bas ». En effet, bien que tout le monde puisse vivre des variations d’humeur, les personnes atteintes de bipolarité vivent des épisodes maniaques ou dépressifs particulièrement intenses et déstabilisants.
« Peut-être que tu devrais arrêter de prendre tes médicaments »
Il n’est pas rare d’entendre des suggestions comme « Peut-être que tu devrais arrêter de prendre tes médicaments ». Cela peut sembler bien intentionné, mais c’est en réalité une intrusion non sollicitée dans les décisions médicales de la personne. La gestion des médicaments est une partie essentielle du plan de traitement pour de nombreuses personnes atteintes de bipolarité.
« Tu es juste paresseux »
Stigmatiser une personne atteinte de bipolarité en l’accusant d’être « juste paresseuse » lors d’une phase dépressive est une grave erreur. La dépression est un symptôme réel et potentiellement débilitant de la bipolarité.
« Ça ne peut pas être aussi mal »
Minimiser l’expérience de la personne en disant « Ça ne peut pas être aussi mal » est non seulement insensible, mais aussi inexact. La réalité de la bipolarité peut être extrêmement difficile à vivre, et ignorer cela ne fait qu’ajouter à la détresse de la personne.
« Peut-être que tu devrais juste essayer d’être positif »
Encourager une personne à « juste essayer d’être positif » lorsqu’elle vit une phase dépressive peut être contre-productif. Les phases dépressives de la bipolarité ne peuvent pas simplement être surmontées par une pensée positive.
« Tu es tellement imprévisible »
Qualifier une personne atteinte de bipolarité d' »imprévisible » peut sembler inoffensif, mais cela peut en réalité renforcer les sentiments de honte et de stigmatisation liés à leur maladie.
« Tu as fait quoi encore ? »
Culpabiliser une personne atteinte de bipolarité en lui demandant « Tu as fait quoi encore ? » lorsqu’elle est en phase maniaque n’est ni utile ni respectueux. Cela ne fait qu’ajouter à son sentiment d’isolement et de honte.
« Tu ne seras jamais capable de… »
Enfin, dire à une personne atteinte de bipolarité « Tu ne seras jamais capable de… » est une déclaration dévalorisante qui ne fait qu’augmenter son sentiment d’inadéquation et de désespoir.
L’importance de l’hygiène de vie pour une personne bipolaire
La bipolarité est un trouble mental cliniquement reconnu qui affecte de manière significative la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Il est donc crucial de souligner l’importance de l’hygiène de vie pour une personne bipolaire.
Les troubles bipolaires sont caractérisés par des phases maniaques et dépressives, alternant avec des périodes de stabilité. Durant une phase maniaque, la personne peut se sentir euphorique, hyperactive et avoir du mal à se concentrer. En revanche, lors d’un épisode dépressif, elle peut se sentir triste, fatiguée et avoir des pensées suicidaires. Une bonne hygiène de vie, comprenant une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un sommeil de qualité, peut aider à gérer ces symptômes.
L’hygiène de vie ne remplace pas un traitement médical approprié. Les médicaments, la thérapie et le soutien social sont également des éléments essentiels dans la gestion de la bipolarité. Cependant, une bonne hygiène de vie peut compléter ces interventions et aider la personne à maintenir un certain niveau de stabilité.
Le rôle de l’entourage face au trouble bipolaire
La personne atteinte de troubles bipolaires a également besoin de l’aide et du soutien de son entourage pour gérer sa maladie. Cependant, le manque de connaissance sur la bipolarité et la stigmatisation qui l’entoure peuvent souvent conduire à des malentendus et des erreurs de communication.
Il est crucial d’éviter des phrases comme « Tu es juste paresseux » ou « Tu devrais juste essayer d’être positif ». Ces déclarations peuvent sembler banales, mais elles peuvent en réalité être très blessantes pour une personne atteinte de bipolarité. Il est important de comprendre que la dépression et la manie ne sont pas des choix, mais des symptômes d’un trouble mental.
De plus, il est essentiel d’éviter de minimiser l’expérience de la personne en disant des choses comme « Ça ne peut pas être aussi mal » ou « Tout le monde a des hauts et des bas ». Ces phrases peuvent donner l’impression à la personne que ses sentiments et ses expériences ne sont pas valides, ce qui peut augmenter son sentiment d’isolement et de détresse.
Au lieu de cela, l’entourage devrait chercher à offrir un soutien émotionnel et à encourager la personne à suivre son plan de traitement. Cela peut prendre la forme de petites actions, comme écouter sans jugement, respecter les limites de la personne et l’aider à gérer son stress.
Etre attentif à notre langage et à nos attitudes peut faire une grande différence dans la vie d’une personne atteinte de bipolarité. Au lieu de juger ou de minimiser leur expérience, nous devons faire preuve d’empathie, de compassion et de respect. En adoptant une approche bienveillante et en fournissant un soutien adéquat, nous pouvons aider ces personnes à gérer leur maladie et à mener une vie plus équilibrée et plus épanouissante.
La bipolarité n’est pas un choix, mais un trouble de la santé mentale qui nécessite une prise en charge sérieuse et une compréhension profonde. Le respect et l’empathie sont des valeurs essentielles que nous devrions tous chercher à mettre en pratique lorsque nous interagissons avec une personne atteinte de ce trouble.